L' ABSTENTION MISSIVE DE CECILIA SARKOZY

L'affaire de l'abstention missive de Cécilia Sarkozy est intéressante à plusieurs niveaux. Tout d'abord, par son intervention auprès du Directeur du JDD qui devait publier cet article hier, "l'entourage" de Nicolas Sarkozy, c'est à dire Nicolas Sarkozy lui-même, semble s'imaginer qu'il est encore possible en 2007 de garder au secret comme à l'époque de Mitterrand ce genre d'information. C'est doublement absurde. Quand bien même le nouveau Président serait en mesure de baillonner l'ensemble de la presse écrite, il ne pourrait empêcher la rumeur de se propager sur Internet. Cette intervention est donc ridicule et elle ne fait que mettre en exergue les rapports de soumission que peuvent entretenir les médias avec le pouvoir.

Ensuite, en choisissant de ne pas se rendre au bureau de vote alors qu'elle était attendue par des dizaines de journalistes tout au long de la journée, il est bien évident que Cécilia Sarkozy a souhaité que cette affaire fasse grand bruit le plus rapidement possible. Si elle ne souhaitait pas voter pour son mari, elle pouvait encore ne pas le faire savoir en choisissant de voter blanc ou en déposant un bulletin de Ségolène Royal. Personne n'aurait jamais rien su et l'affaire n'aurait pas éclaté. Dans ces conditions, que l'on ne vienne pas nous dire que la question de cette abstention relève de la vie privée et qu'il serait indécent de s'y intéresser.

Reste l'explication de cette attitude. Et là, effectivement, on ne peut que se risquer à rentrer dans des considérations personnelles et privées et à franchir une limite qu'il n'est pas utile de franchir nous mêmes.

Les soucis d'ordre personnel de Nicolas Sarkozy avec son épouse ne sont pas nouveaux. Il a souhaité en parler lui-même durant la campagne, jugeant que cela ne lui désservirait pas, les français étant supposés s'identifier et se rapprocher d'un candidat rencontrant les mêmes difficultés sentimentales que tout un chacun.

En toute logique, N. Sarkozy devrait donc aussi s'expliquer prochainement sur cette abstention à moins que l'ex-candidat considère qu'il ne soit plus digne de s'autoriser publiquement ce même type de confidence une fois élu.